depuis 2001, où, pas encore charpentier, débarqué quasi par hasard, à bord de Cantarel en provenance de La Rochelle, au milieu de tous ces bateaux inconnus, j'ai participé à toutes les éditions.

certains de ces canots sont devenus des amis, voire des intimes, et j'avoue que l'émerveillement que me procure l'évènement reste entier .

n'en déplaise aux grincheux qui voudraient la mer pour eux seuls et aux ayatollahs qui aimeraient éradiquer les pinpins qui ne savent pas reconnaitre un lougre corsaire d'une bisquine, ou un forban d'un sinagot,

ou encore une chaloupe douarneniste d'un dériveur à misaine et flèche issu du cerveau fécond d'un jeune charpentier, lequel canot est inspiré d'Eliboubane, elle même issue des visions d'Yvon Le Corre ...

bref ce qui fait la grande réussite de cette semaine du golfe années après années, c'est le partage de la mer, certes pas toujours facile entre marins, d'eau douce, loups de mer, professionnels de la profession, amateurs éclairés ou non.

merci aux organisateurs, aux bénévoles sans qui rien ne serait possible, et merci à la météo pour cette parade à louvoyer au près dans les risées avec le courant, entouré de tant de beau monde, même si ça manquait un peu de petits.

la première fois que je vis Yanica,

je fus épaté par la robustesse des échantillonnages 

et la liberté et la fantaisie du mode de construction,

John Illingworth au sommet de son art,

épaulé par un chantier Suter à Cowes capable de toutes les expérimentations.

Et puis à démonter les plis de bois pourris, les collages désastreux, 

le doute s'installa, et si tout cela n'était qu'une vaste supercherie...

Certes le bateau se trouve 55 ans après en piteux état,

mais force est de constater qu'avec les colles de l'époque, résorcine, caurite,

la pression qu'elles demandaient, et le peu de recul sur la pérennité de la chose,

la construction d'un tel bateau relevait à mon sens de l'exploit .

Et l'on se sent finalement tout petit à réparer avec l'époxy si facile à mettre en oeuvre.

Il ne reste qu'à espérer que dans 50 ans on aura toujours la même confiance dans ces résines ...

la semaine du golfe c'est la fête de famille,

plaisir à retrouver les enfants, les cousins, les anciens,

toujours  de beaux instants arrachés à la morosité,

quitte à jouer le tontons réac,

peut être  un jour il faudra bien s'interroger

sur la sublimation du golfe par la "gasoilparade"...